14 oct. 2015

// Absence et non-absence //

"Là et pas là", "Ensemble et séparés", ce sont les premiers mots qui me sont venus à l'esprit lorsque j'ai vu le travail d'Eric Pickersgill, photographe à l'origine de Removed ; projet qu'il a mené consistant à prendre des personnes en photo en leur enlevant leur téléphone/tablette/ordinateur des mains.

Pourquoi ? pour dénoncer selon lui l'omniprésence des téléphones - et toute la technologie qui va avec - dans nos vies.

Eric Pickersgill - Removed - Ashley's neighbors

Eric Pickersgill - Removed - Cody & Erica

Eric Pickersgill - Removed - Wendy & Brian's kids

Et c'est dérangeant, car on se reconnaît dans ces attitudes (je suis moi-même tombé sur cet article lors d'un moment d'insomnie, cherchant à me perdre sur internet et les réseaux sociaux pour retrouver le sommeil - pourquoi pas un bon bouquin plutôt ?) ; on se rend compte qu'on passe à côté de choses plus réelles, authentiques en étant focalisés sur nos téléphones. 

Ce constat a amené la question suivante : pourquoi ? Pourquoi nous détachons-nous ? S'agit-il d'une course, d'une sorte de concours à celui qui sera au courant des toutes dernières news ? S'agit-il de la "peur" d'être largué/dépassé si l'on ne suit pas ce qui se passe sur la toile à la minute ? Est-ce un échappatoire à l'ennui ? À celui d'éviter une conversation/se faire aborder et de faire comprendre/sous-entendre "Je suis sur mon téléphone, j'ai mieux à faire que d'être dérangé" ?

Nos présences sur les réseaux sociaux sont-elles inconsciemment (ou consciemment) une façon de laisser une trace de notre passage ? Une façon de se sentir reconnu ? Une façon d'être présent dans l'instant, dans ce monde hyper-connecté et "zappeur" ? 

Vous l'aurez compris ce projet photographique m'a beaucoup interpellé. Ce n'est pas pour autant que je vais laisser tomber mes habitudes mais la question mérite d'être abordée et d'essayer d'avoir une approche différente... 

Et vous ? qu'en pensez-vous ?

MàJ : j'apprend que la phobie d'être séparé de son téléphone portable s'appelle la nomophobie. Ray-Ban a sorti un court-métrage qui traite très bien le sujet de cette addiction qui étouffe la communication dans la réalité.

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